L’agroécologie est un concept évolutif et adaptable par définition. Mais adaptable jusqu’où ? Entre complexité, diversité des contextes et greenwashing de plus en plus massif, ce texte définit les contours de l’agroécologie que nous défendons.
L’agroécologie selon AiA :
L’agroécologie défendue par AiA couvre l’ensemble des dimensions des systèmes alimentaires, de la production à la consommation. Elle vise à :
- régénérer la biodiversité et la résilience des territoires ;
- garantir l’accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous ;
- garantir des conditions de travail dignes et un revenu juste pour les producteur·ices et les travailleur·euses des systèmes alimentaires;
- protéger les terres agricoles, les ressources naturelles et les biens communs (eaux, terres, forêts, semences, air, connaissances…) contre la pollution et la marchandisation.
Les 4 principes de l’agroécologie selon AiA :
Cette agroécologie est à la fois une science, un mouvement social et un ensemble de pratiques. Elle rassemble les initiatives qui respectent (ou tendent activement à respecter) les 4 grands principes suivants :
- Des modes de production agricole qui préservent et améliorent les processus biologiques et écologiques, afin de constituer des écosystèmes agricoles plus diversifiés, résilients et productifs et qui n’utilisent pas de pesticides, d’hormones artificielles, d’OGM, de nouvelles technologies dangereuses ni d’intrants issus de la chimie de synthèse et/ou non-renouvelables;
- Des modes de gestion des terres arables qui empêchent leur destruction (« artificialisation ») et garantissent leur usage pour la production alimentaire et leur redistribution plus équitable au profit des projets agroécologiques et paysans, en particulier pour les jeunes ainsi que celles et ceux reprenant des fermes «à taille humaine».
- Des modes de consommation basés sur des marchés territoriaux et des circuits courts entre producteur·rices et consommateur·rices;
- Une gestion politique cohérente : mise en place d’une gouvernance démocratique des systèmes alimentaires ; politiques publiques intégrées pour réguler les pratiques destructrices de l’agro-industrie ;soutenir la transition agroécologique et assurer des revenus suffisants aux personnes qui la mettent en oeuvre; mise en oeuvre du droit à l’alimentation; exigence que l’agriculture, l’alimentation et les ressources naturelles soient exclues des règles du commerce international.
Ressources et principes méthodologiques:
Ce briefing paper s’articule autour de documents et principes fondateurs de l’agroécologie. Notamment il
- S’inscrit dans la lignée des déclarations de Nyéléni (2011 et 2015) et des revendications de La Via Campesina (2014) pour que les peuples retrouvent leur souveraineté alimentaire ;
- Se réfère aux 13 principes du HLPE (2019), élaborés par le Groupe d’expert·es de haut niveau des Nations Unies ;
- S’appuie sur le référentiel agroécologique des Systèmes Participatifs de Garantie (SPG) ;
- Est présentée dans la Déclaration d’engagement signée par ses membres.