Rencontre avec la Ministre de l’agriculture Anne-Catherine Dalcq: remise d’un bail à ferme & de l’argent de la PAC détourné de par les sociétés de gestion

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Ce 17 avril, nous avons remis à la ministre Dalcq le coffre avec un bail à ferme et les écus de la PAC symboliquement récupéré auprès de la SOGESA lors de notre action de samedi 12 avril afin de lui faire part de nos revendications.

Lors de cette journée de mobilisation, nous avons voulu mettre en lumière les stratégies mises en place par les sociétés de gestion qui précarisent les agriculteur·ices. Véritables armes des grands propriétaires terriens, ces sociétés sont la clé de voûte d’un “système féodal”. Elles ont pour unique objectif de maximiser le revenu de ces néo-seigneurs, en les aidant à contourner le bail à ferme (un contrat de longue durée de terres agricoles et obligatoire) et en détournant les aides européennes censées soutenir les agriculteur·ices. 

Lors de cette rencontre avec la Ministre, nous voulions notamment lui porter deux demandes :

  • Un renforcement du caractère impératif du bail à ferme
  • L’exclusion définitive des sociétés de gestion du statut d’agriculteur actif, qui détermine qui peut recevoir les aides de la PAC. Une réforme officiellement soutenue par la ministre. 

A cause des prix d’achat trop élevés, les agriculteurs doivent souvent louer leur outil de travail principal : la terre. Et en matière de location, le bail à ferme est crucial car il leur permet de sécuriser l’accès à la terre sur le long terme. Dans ce contexte, les sociétés de gestion représentent une vraie menace car un de leur objectif principal est de contourner ce bail à ferme. D’autant plus si elles mettent la main sur les aides de la PAC, qui, nous le rappelons, sont destinées aux vrais agriculteurs pour compenser les prix trop faibles de leurs produits agricoles – Thomas Huyberechts, agriculteur et permanent de la FUGEA

Par ces pratiques, les sociétés de gestion participent activement à la disparition de celles et ceux qui nous nourrissent et de notre agriculture paysanne et familiale. La société civile questionne la légalité de ces manœuvres, et elle n’est pas seule. Étienne de Dorlodot, fondateur et dirigeant de la SOGESA, la société de gestion la plus importante en Wallonie, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir artificiellement divisé ses terres en parcelles de 30 hectares, lui permettant de bénéficier des surprimes réservées aux petits producteurs.

Pour le RéSAP, l’accès à la terre pour l’agriculture paysanne et familiale doit devenir une priorité du gouvernement wallon.

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